Toujours ce souvenir m'attendrit et me touche,
  Quand lui-même, appliquant la flûte sur ma bouche,
  Riant et m'asseyant sur lui, près de son coeur,
  M'appelant son rival et déjà son vainqueur,
  Il façonnait ma lèvre inhabile et peu sûre   
  A souffler une haleine harmonieuse et pure;
  Et ses savantes mains prenaient mes jeunes doigts,
  Les levaient, les baissaient, recommençaient vingt fois,
  Leur enseignant ainsi, quoique faibles encore,
  A fermer tour à tour les trous du buis sonore.
Toujours Ce Souvenir MAttendrit
written byAndré Marie de Chénier
© André Marie de Chénier





